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Behind The Scene - Jessica Sbaraglia - Terre de Monaco

Jessica Sbaraglia - Terre de Monaco

Monaco Gate : "La permaculture au service de la Principauté avec Jessica Sbaraglia"

Interview Behind The Scene, Jessica Sbaraglia, Mars 2019

Behind the Scene - Jessica Sbaraglia, Fondatrice et Dirigeante, Terre de Monaco

Jessica Sbaraglia, bonjour. Afin de faire connaissance avec vous, pourriez-vous nous parler un peu de vous, de vos origines ?

Suissesse d’origine et ancienne tenniswoman, cette jeune femme nous décrit son parcours et s’arrête sur les questions qui ont bouleversé sa vie. « J’ai fait des Études supérieures de Commerce, un peu de mannequinat, puis j’ai travaillé dans le marketing et les relations publiques dans le monde des montres, des voitures et des bateaux. J’ai repris des études de management et de design, pour atterrir à Monaco en 2010 afin de créer un centre de design. Puis, deux après, comme je ne m’entendais plus avec mon associé la société a été fermée. Je me suis mise à me poser des questions existentielles, du genre pourquoi je suis là ? Que vais-je faire ? Quelles sont mes vraies valeurs ? J’en avais marre que ma vie ressemble à un morceau de chocolat, je voulais un bonheur durable. »

 

Vous avez grandi à Delémont, une commune située en Suisse. Pourriez-vous nous parler de l’environnement dans lequel vous avez grandi ?

« J’aime beaucoup ma ville et mon pays. Je trouve que les gens sont travailleurs et droits. C’est une région très verte. Nous avons de magnifiques forêts, des vaches, mais pas de marmotte qui mette le chocolat dans le papier. Je me souviens surtout de mes parents qui m’ont fait découvrir le potager naturel, les poules et les lapins. » nous confie Jessica avant d’expliquer qu’elle a finalement passé ses journées à « s’ennuyer » dans le jardin. « Que pouvais-je faire que d’observer toute cette vie insoupçonnée si on ne si attarde pas ? » ajoute t-elle.

 

Votre parcours est assez atypique. En effet, vous vous êtes classée parmi les meilleurs espoirs du tennis et êtes sortie diplômée d’une école de commerce. Qui où qu’est-ce qui, finalement, vous a fait toucher au monde du mannequinat ?

« C’était histoire de me faire un peu d’argent de poche pendant mes études. » explique Jessica. « C’est un monde que j’ai vite détesté, j’ai pu y trouver tous les clichés et rien qui ne me correspondait. » conclue-t-elle.

 

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Pouvez-vous nous parler de ces années ? Que vous a apporté cette expérience qui, pour bon nombre, est considérée comme hors normes ?

Selon Jessica Sbaraglia, cela n’a rien de hors-norme. Elle estime d’ailleurs que « le physique est donné par défaut et il n’y a donc pas beaucoup de mérite. »

 

Vous avez ensuite décidé de passer de mannequin à maraîchère, c’est un sacré changement. Qu’est-ce qui vous a poussée à prendre ce virage à 360° ?

« Il y a toute une vie entre mannequin et maraîchère. Je me souvenais des légumes de mes parents qui avaient un goût incomparable, que j’avais beaucoup de peine à retrouver dans le marché. J’ai donc recommencé à trifouiller la terre et j’ai vu que c’était, pour moi, une forme de méditation. Puis quand vous voyez Monaco d’en haut, il y a beaucoup d’immeubles à toit plat, pas très beau et inutiles. Je me suis dit que ça serait pas mal de cultiver dessus. Je me suis formée pendant 2 ans dans différentes fermes (la ferme du Bec-Hellouin par exemple) et j’ai pris du temps également pour trouver une structure économiquement viable. »

 

 

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Pourriez-vous nous parler de votre expérience auprès de Perrine et Charles Hervé-Gruyer, deux professionnels qui ont assuré votre formation à la ferme du Bec-Hellouin dans l’Eure ?

« Magique ! Quand je les ai vus la première fois, j’étais convaincue à 90 % et en quelques jours il n’y avait plus de doute sur mon envie de faire de l’agriculture urbaine dans les valeurs de la permaculture. De toute façon, je ne souhaitais pas avoir de plan B, c’était ça ou ça. Comme une évidence. »

Vous avez ravivé le maraîchage au cœur de la Principauté après près de 150 ans de sommeil. Quel a été l’accueil des Monégasques et du Prince Albert II ?

« Au début, il est vrai que je n’ai pas trouvé beaucoup de soutien, personne ne croyait en mon projet. L’expansion économique s’est surement dit « qu’est-ce que c’est que cette grande perche blonde qui veut planter 3 tomates... ». Voyant que j’étais têtue, ils m’ont laissé faire. Monseigneur le Prince Albert II a tout de suite adhéré à mon idée. Mais des idées ils en ont beaucoup, il fallait donc faire ses preuves. Maintenant, c’est un exemple pour les autres villes, si on peut le faire à Monaco, on peut le faire ailleurs. Il y a également tout un aspect pédagogique avec beaucoup de cours que je donne aux enfants des écoles grâce à l’Éducation nationale. Nous avons aussi un potager thérapeutique au Centre Hospitalier Princesse Grace, où nous recevons régulièrement des adolescents venant du service psychiatrique grâce à notre sponsor, l’association Act For Passion. Ce sont les deux jambes de Terre de Monaco, la production locale, remettre de la diversité dans l’assiette et l’aspect social éducatif. »

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Vous vous appuyez notamment sur le principe de la permaculture pour investir les balcons et les toits plats de la Principauté. En quoi cela consiste ? Et quel est l’intérêt majeur, selon vous, de ce type de culture ?

« Il y a beaucoup de définitions de la permaculture. Pour moi, c’est tout simplement du bon sens. Vous avez une terre qu’il faut garder la plus vivante possible. Pour cela vous adoptez la rotation et la diversité de culture, le paillage, peu de retournement et évidement pas de pesticide. Beaucoup d’observation et peu ou pas de mécanisation. Il est important aussi de s’adapter à son environnement et faire avec les opportunités disponibles à proximité. Dans la permaculture tout à une ou plusieurs fonctions Par exemple, vos poules vont faire des œufs, mais elles vont également recycler vos déchets végétaux, puis faire de l’engrais qui sera utilisé dans le potager. Une logique pérenne et vertueuse. »

 

Il y a un an, lors d’un reportage sur Silence ça pousse, vous aviez à peu près 1 400 m² de cultures. Où en êtes-vous aujourd’hui ? 

« Actuellement nous avons 1 600 m² dispersés sur 5 parcelles en plein sol ou sur toit, 50 poules et 10 ruches. Nous exportons notre écosystème à l’étranger avec des futurs « Terre de… » comme en 2021, un Terre de Nice et un Terre de Tubize (Belgique). Pour terminer, nous sommes consultants pour plusieurs grands Chefs de cuisine, des Mairies et aussi pour l’École Hôtelière de Lausanne (Suisse). »

 

Terre de Monaco
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Que retirez-vous de cette nouvelle vie ? Vous êtes-vous adapté facilement à la vie monégasque ? Et que préférez-vous à Monaco ?

« Formidable ! Nos potagers livrent des chefs, des habitants et des établissements en fonction de leur emplacement. Nous touchons toutes les strates du plus jeune au plus âgé. Nous donnons envie aux gens d’avoir leur propre potager. Mon but n’est pas de faire fortune, mais de proposer une société durable qui fait du bien. Ce que vous trouvez d’incroyable à Monaco, c’est l’ambivalence : des Ferrari et des voitures électriques, de l’agriculture alors que nous sommes à 80% bétonnés, de la mondanité et des gens simples. »

 

Pour finir cet entretien, souhaitez-vous aborder un sujet qui vous tient à cœur sur lequel nous ne nous sommes pas penchés ?

« Nous proposons également des ateliers pour les adultes, comme par exemple l’atelier découverte et dégustation de toast d’aromates et fleurs comestibles avec nos confitures artisanales, nos miels et œufs ou pour les entreprises type teambulding avec l’atelier potager et découverte à la demande (maximum 10 participants). »

 

Terre de Monaco


Biographie

Naissance :  1988
Parcours professionnel :

Ecole supérieurs de commerce
Actuellement : Fondatrice et dirigeante de Terre de Monaco Sarl
Création de Terre de Monaco Sarl en 2016

 

Site Internet : Terre de Monaco

LinkedIn :  https://www.linkedin.com/in/jessica-sbaraglia-06952550/
Twitter : https://twitter.com/TerredeMonaco?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Eauthor
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Terre de Monaco
DCS, 13 boulevard Princesse Charlotte
98000 Monaco
Tel : 0033 6 78 63 34 41

 

Crédit photos : Terre de Monaco

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