Behind the Scene - “Elena Notter, Une Archéologue Engagéeâ€
Monaco Gate : “Elena Notter, une archéologue engagéeâ€
Interview Behind The Scene, Elena Notter, septembre 2019
Behind the Scene – Elena Rossoni-Notter, Directeur du Musée d'Anthropologie préhistorique à Monaco
Elena Rossoni-Notter, bonjour. Afin de faire connaissance avec vous, pourriez-vous nous parler un peu de vous, de vos origines, de l’environnement dans lequel vous avez grandi ?
« En deux mots, je suis une passionnée, une optimiste, je l’ai toujours été. J’ai surtout toujours eu le rêve de devenir une archéologue, aussi loin que je me souvienne... Métier original, en particulier pour une petite monégasque. Comme pour toutes les grandes passions, cela remonte à l’enfance et reste assez inexplicable ; j’aimais beaucoup les enquêtes, l’histoire, les sciences, les livres d’Agatha Christie, les documentaires sur l’Archéologie, les interviews du Professeur Yves Coppens (aujourd’hui président du comité scientifique international du musée !). J’ai grandi évidemment à Monaco mais voyageais déjà beaucoup petite, en particulier à Chypre. Peut-être aussi est-ce né de là… »
A la manière du portrait chinois, si votre plus beau souvenir d’enfance était une gourmandise, laquelle serait-elle et pourquoi ?
« Question un peu déroutante. Je pense immédiatement à un brownie chaud avec de la glace à la vanille parce qu’en fait j’aime beaucoup ce dessert. J’ai eu une enfance très heureuse et un soutien sans faille de ma famille, encore aujourd’hui. »
Aujourd’hui à la direction du Musée d'Anthropologie préhistorique, qu’est-ce qui vous a poussé à vous diriger vers cette activité professionnelle ?
« C’est la passion, le rêve tout simplement. On arrive, parfois, à réaliser ses rêves et à en vivre. C’est une chance inouïe ! Se réveiller tous les matins pour faire quelque chose que l’on aime. J’en suis totalement consciente. C’est pourquoi je ne cesse de travailler et d’œuvrer, aux côtés de mon équipe, pour ce magnifique institut qu’est le Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco et qui regorge de nombreux trésors. Un métier-passion est quelque chose de précieux. »
Par quel cursus êtes-vous passée pour atteindre votre objectif ?
« À 17 ans, je suis partie faire des études supérieures à l’Université. J’ai obtenu un Master II en Lettres Classiques (grec, latin) en parallèle d’un doctorat Recherches en Archéologie-spécialité Préhistoire puis ai été qualifiée Maître de Conférences. Je suis revenue sur Monaco lors de ma thèse et ai enseigné quelques temps la littérature, avant de me consacrer totalement à la Recherche et à l’Archéologie. J’aimais beaucoup enseigner mais la passion pour la Recherche et le terrain l’ont emporté ! »
Quel conseil vous semble le plus important pour les jeunes qui ont le même rêve, celui d’explorer le monde qui nous a précédé ?
« Que chaque jeune travaille à son rêve, quel qu’il soit. Il faut évidemment de la motivation et surtout de la persévérance, mais la passion amène naturellement tout cela. »
Vous avez œuvré sur des projets archéologiques de grande envergure, pouvez-vous nous en parler ?
« Oui en effet, j’ai eu - et ai encore - l’honneur et la chance de travailler avec de merveilleux collaborateurs internationaux sur les origines de l’humanité, sur les modes de vie et les comportements du Passé. Il est important de voyager, d’échanger, de se rendre dans d’autres musées, laboratoires et instituts, d’étudier d’autres collections. Je me suis rendue en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Chine, en Corée du Sud, en Sibérie, par exemple. De grands projets de recherches sont encore en cours et à venir sur Monaco et ailleurs ! »
Etait-ce une véritable volonté de travailler à Monaco ou simplement une opportunité ?
« En fait, ce fut une évidence. Je souhaitais mettre mes compétences au profit de mon pays et de ses institutions. Le Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco, fondé par le Prince Albert Ier, a toujours aujourd’hui un potentiel immense de découvertes et de redécouvertes. C’est un honneur de pouvoir y travailler. »
Vous avez, cette année, reçu le prix "Monte-Carlo Femme de l’année". Comment avez-vous accueilli cette distinction ? Que signifie-t-elle à vos yeux ?
« J’en étais bien sûr très honorée. Elle signifie à mes yeux une confiance et un investissement dans un travail initié pour le développement de la Science et la Recherche archéologiques monégasques à l’échelle locale et internationale. C’est un très grand encouragement ! Je remercie une nouvelle fois le jury international. »
Autre fait marquant cette année, vous avez participé au colloque “Smart Cityâ€. Qu’est-ce que cette expérience particulière vous a apporté ?
« Oui en effet, j’ai l’habitude de participer chaque année à de nombreux congrès et colloques, majoritairement en lien avec la Préhistoire mais parfois transversaux. Ce qui a été le cas de « Smart City » afin d’apporter le regard diachronique d’un archéologue sur l’évolution de l’occupation de la Principauté. J’aime beaucoup rencontrer les différents spécialistes et apprendre de différentes disciplines et secteurs. Ma devise ‘ Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours’ ;) »
Quels sont vos futurs projets ?
« Ils sont assez nombreux ! De belles expositions temporaires comme celle qui sera dédiée dès 2020 aux plus grandes découvertes archéologiques monégasques ; la poursuite de grands programmes scientifiques comme les fouilles programmées à la grotte de l’Observatoire (Jardin exotique), des fouilles préventives ou de sauvetage lors des chantiers de construction monégasques ; à court moyen terme aussi des prospections sous-marines …la mer nous réserve très certainement, comme sous terre d’ailleurs, de belles surprises à venir. »
Pour finir cet entretien, souhaitez-vous aborder un sujet qui vous tient à cœur sur lequel nous ne nous sommes pas penchés ? Avez-vous un message que vous souhaiteriez faire passer aux générations actuelles et futures ?
« L’archéologie est un travail d’équipe et il est important de le souligner. La Recherche n’avance que via des personnes motivées et dynamiques : membres d’une équipe, chercheurs, collaborateurs, étudiants. Je les en remercie tous ici car chacun aide à sa manière en apportant sa pierre à l’édifice. Le message que je souhaite faire passer aux générations actuelles et futures ? Tout simplement, s’entraider et ne pas oublier d’où l’on vient. »
Biographie
Naissance : Monaco, 1981
Parcours : (diplômes obtenus, années - autres dates marquantes de votre vie)
â—‹ Master II en Lettres Classiques (grec, latin)
â—‹ Doctorat Recherches en Archéologie-spécialité Préhistoire
â—‹ Maître de Conférences
Sites Internet :
- Site internet : https://map-mc.org/
- Twitter : https://twitter.com/elenanotter?lang=fr
- Facebook : https://www.facebook.com/elena.rossoninotter
- LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/elena-rossoni-notter-81106278/
Musée d'Anthropologie préhistorique
Adresse : 56 bis, Boulevard du Jardin Exotique, 98000, Monaco
Tel : +377 98 98 80 06
â— Facebook : https://www.facebook.com/mapmonaco/
â— Twitter : https://twitter.com/map_monaco
Crédit photo : ©ERNotter, gdarricarere, l pasteau Musée d'Anthropologie
Les origines de Monaco
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